"Struggle for life" version XXIème siècle

La compétition constante (pour ne pas dire la guerre) entre idéologies, religions ou modèles sociaux, et tout simplement entre points de vue individuels, n'est qu'un avatar de plus de la compétition biologique. Les neurones y sont utilisés au lieu des griffes et des dents, mais toujours avec le même objectif antédiluvien de suprématie.

Collectivement, c'est la très darwinienne survie du plus apte - quel critère effrayant d'ailleurs ! et potentiellement cataclysmique pour l'avenir de la planète - chez une espèce dotée de puissantes capacités cérébrales où l'appartenance, l'alliance (contre un autre, forcément), mais aussi le discours et le raisonnement sont des armes plus efficaces que poings ou mitraillettes. Ce n'est pas le soldat mais l'armée, avec son état-major, qui gagne les guerres.

Ce sont l'intelligence (humaine normale, je ne parle pas de génie !) et la capacité d'intégration au groupe, préexistant et souvent obsolète (comme un organe qui n'est plus adapté à sa fonction), qui seules assurent la survie individuelle et définissent par là-même les caractéristiques des générations suivantes.
L'individualisme, confondu désormais avec l'égoïsme, y est rétréci aux dimensions d'un argument publicitaire titillant la sensation inconsciente de manque, de gêne aux entournures, chez les pions d'un jeu qui n'est plus à leur échelle. La machine s'est emballée et n'avance plus que par sa force d'inertie, sans direction sensée ni probablement efficace au sens évolutif. Course à l'abîme ?

Mais, pire, depuis plus d'un siècle un autre avatar a vu le jour avec l'émergence (et la prééminence à l'échelle mondiale) des luttes de puissances économiques. Elles utilisent les mêmes armes biologiques que les idéologies, etc. mais l'évolution est alors de plus en plus biaisée par l'outil même qu'elle emploie. Ce n'est plus que l'expansionnisme de cellules cancéreuses, au détriment de la survie même du corps qui les héberge.
La survie et l'avenir de l'espèce humaine s'effacent devant ceux de groupes souvent supra-nationaux dont la seule motivation est leur intérêt propre, uniquement pécuniaire, au détriment de l'individu mais aussi, de plus en plus, de l'espèce. Cancer...

Et qu'en est-il du pacifisme, de l'amour, la compassion, la solidarité, la tolérance, le vrai individualisme, la conscience de l'appartenance non à un groupe mais à une espèce (et à une planète multi-espèces) ? Sont-ils enrôlés dans cette lutte ?
J'aimerais croire que non ; ils resteraient alors un espoir, peut-être le seul.

L'image n'est pas très réussie ? C'est vrai :-( Je ne maîtrise pas bien et, franchement, je n'ai pas envie de fignoler ça. Elle est moche ? Bien sûr qu'elle est moche !

Bon, vu la maladresse du dessin, voici la légende :
- les machins verdâtres, ce sont les puissances économiques
- les bleus (spirituels ;-) ce sont les idéologies, religions...
- ceux beiges et saumon (que 2 teintes, la flemme d'en faire plus), les individus
- et bien sûr l'ovale vaguement ovoïde, l'espèce humaine.
Quant à la Terre... c'est tout ce ciel nocturne sur votre écran. Inutile de vous dire quelles couleurs me plaisent !