Le soleil dore et plombe le soir.
Puanteur des gaz sous les chants d'oiseau.
L'inconscience d'un moineau...
Vivre sa vie dans un arbre.
Parfois déménager d'un marronnier à un platane.
Sans voir la crasse cinq mètres au-dessous,
juste les quelques miettes surgies du sol,
miraculeuses offrandes.
Ignorer qu'on est pollué,
ignorer le chat qui guette, les tarés en carabine.
Vivre sa vie emplumée.
Trouver son oiselle, fignoler son nid,
voir des becs immenses s'ouvrir puis partir.
Survivre à l'hiver
et recommencer, sans la moindre question.
Et chanter, avec ses petites raisons de piaf
ou sans raison.
Chanter c'est vivre.
Vivre c'est rêver,
peut-être à ces géants fous
emportés par le flot gris.
Ou peut-être rêver d'être arbre ?
Sans souci de se nourrir,
sans avoir à séduire,
à pondre, à défendre.
Ou s'imaginer platane et rêver d'être roche...
samedi 14 juin 2008
Sur un banc, sous un arbre
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Tu t’imagines que je vais laisser passer la dernière strophe sans grogner ? Où t’as vu qu’un arbre n’avait pas le souci de se nourrir, de se reproduire et de se battre ? Scrogneugneu ! Quand on sait voir, un arbre passe son temps à faire la même chose que toi ou moi. Sa quête de nourriture est permanente par le biais d’invisibles racines mais aussi par la grâce de ses feuilles. Il sait se parer de ses plus beaux atours pour séduire l’abeille porteuse du pollen fécond. Toujours à son rythme, à son échelle temporale, l’arbre se bat en permanence pour son espace vital. Sa force est colossale et à la longue il peut détruire la cité des hommes-bêtes et même le stupide rocher…
RépondreSupprimerMea culpa ! Ma seule excuse est que c'est à un moineau que je prête ces pensées, mais on ne considère déjà que trop les plantes comme insensibles, à peine vivantes. J'espère que ton beau plaidoyer remettra les pendules à l'heure :)
RépondreSupprimerPétales crevés
RépondreSupprimerDe larmes acidulées
De miel contondant
Psalmodient ta peine
De bruissements ailés
Meurtris et concassés
Amicalement,
Maelduin
http://maelduin.over-blog.fr/
Merci Maëlduin. Dur, mais intense, ce poème !
RépondreSupprimerC'est drôle, en le lisant je voyais un ange blessé pleurant sur le sort du monde. Ce n'est pas ce que j'en comprends, mais une image qui venait d'elle-même.
oui... l'herbe a toujours l'air tellement plus verte ailleur...
RépondreSupprimerMaintenant, c'est vrai que je cracherai pas sur un peu plus de simplicité
Etre un petit électron (libre), ça doit pas être mal...
RépondreSupprimerTrèèès beau plaidoyer de Gwendal face aux arbres, et je suis de tout coeur avec lui.
RépondreSupprimerSinon, une chose m'attriste, c'est les animaleries...les oiseaux en cage n'ont même pas la place de pouvoir voler, la seule chose qu'ils ont de liberté et de beauté et de force leur est enlevée, et j'en pleure presque à chaque fois qu'on me traine dans ce genre de magasins (je déteste de toutes manières les animaleries, un animal coincé entre 4 vitres dans 50 cm 2 me met hors de moi)... euh, enfin, voilà quoi...!!
Si tu ne connais pas encore, vas vite visiter le blog de Gwendal : ses articles sur les forêts sont un régal !
RépondreSupprimerJe n'aime pas non plus les animaleries; ça fait mal au coeur, surtout quand on pense que des animaux sauvages sont capturés exprès, pas seulement élevés. Mais j'aime quand même les aquariums ;) Ces pauvres poissons ne m'émeuvent pas trop, je l'avoue à ma courte honte !
Non non, tu as raison pour les poissons....!! :)
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