mardi 18 septembre 2007

Mirage (années 70)

La ville, de l'autre côté de la colline.
Un peu plus chaque jour, je creuse ma galerie.
Les arbres tombent et la terre s'éboule.
Chaque jour je grignote, je gratte, je ronge.
A chaque instant le ciel s'éloigne de moi.
Demain je verrai la lumière.
La nuit tombe. Pourtant, je continue.
Je rampe, je me traîne, je glisse, je m'accroche !
Plus d'étoiles là-bas derrière.
Bien sûr : les nuages ont mangé le ciel.
Ce bruit, un bruit de chute, d'où vient-il ?...
Je repose, épuisée.
J'ai trop couru, j'ai trop marché, j'ai trop rampé.
Le roc devant moi est plus dur que jamais,
le sol est bourbeux sous mes pieds.
Impossible d'avancer. Je retourne.
Je gratte la terre que je rejetais.
Un tas de pierres. Je grimpe.
Ai-je pu en entasser autant ?
Je dégringole. Un autre...
Le boyau est étroit, l'air manque...
Depuis ces siècles écoulés, il doit faire grand jour.
Où est l'aller, où le retour ?...
Devant mes yeux, perdus dans la nuit, la lumière danse,
mais au-delà du noir le vide m'engloutit.

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