mercredi 14 mai 2008

La souffrance de l'herbe

Je ne résiste pas au plaisir de citer, si bien écrite, une pensée qui m'est ô combien familière, partagée que je suis entre une certaine attirance pour le végétarisme et une affection attendrie pour les plantes.

"Quant aux scrupules religieux du gymnosophiste, à son dégoût en présence des chairs ensanglantées, j'en serais plus touché s'il ne m'arrivait de me demander en quoi la souffrance de l'herbe qu'on coupe diffère essentiellement de celle des moutons qu'on égorge, et si notre horreur devant les bêtes assassinées ne tient pas surtout à ce que notre sensibilité appartient au même règne."
Marguerite Yourcenar, dans les premières pages des Mémoires d'Hadrien, que je découvre... tardivement.

16 commentaires:

  1. C'est effectivement bien écrit ! Et je partage également la même pensée...sans plus aucune honte, tiens ! Qu'est-ce que c'est délectable, une bonne viande rouge cuite au barbecue et dégustée entre amis !!!! Allez, à table mon Fantôme !

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  2. C'est vrai qu'avec la saison des barbecues qui commence, les tentations végétariennes déclinent pas mal ;)
    Bon app !

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  3. Intellectuellement je partage ce point de vue mais j'avoue que la vue de Paquita et Lady Oscar d�vorant des crudit�s ne me cause aucun chagrin. Au contraire si j'imagine une carotte agressant violemment un cochon d'Inde, je fr�mis d'horreur devant une telle violence! Je n'appartiens pas au m�me r�gne que la carotte assur�ment.

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  4. La carotte a une forme de gourdin, c'est le flic des légumes ! D'ailleurs je n'aime pas les carottes ;)

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  5. je suis à moitié d'accord avec vous.
    c'est la loi de la nature, chaque creature se nourrit de celle la plus faible, et c'est le cas pour l'homme, c'est un equilibre crée par la nature, si on tente de le changer on risque d'etre nuisible pour nous même et pour d'autres créatures. si on adopte une alimentation vegetarienne stricte , on prive notre cors des vitamines essentielles presentes uniquement dans les produits animales....

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  6. figure toi que jeme suis deja posée la question...mais tjs pas trouvé de reponse, cela devient philosophique et en cemoment j'ai la tete dans mes projets plutot que de savoir si ils souffrnet vraiment... apres je me dis que la taille d'un vegetal existe dans la nature: vent qui casse les branches par exemple. mais bon ca porte a reflechir qd meme!

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  7. C’est Michel Serrault qui à écrit « le cri de la carotte », non ?
    Entendez-vous le soir le cri de la carotte au fond des bois, et le chant de la pleurote qui l’accompagne ? C’est qu’elles viennent de se faire cueillir mon amie, pour aller au bal de la fricassée, accompagnant leur ami le lapin dans une cocotte magique.

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  8. ** Chado, je partage tout à fait ton point de vue sur la place de l'homme, en tant qu'animal, dans la chaîne alimentaire... en te faisant confiance pour le côté médical ;)
    Les plantes, ces petites veinardes, n'ont pas de problème de conscience en consommant du vivant puisqu'elles s'alimentent directement dans le sol ou sur des organismes en décomposition. L'homme, moins gâté, est doté d'un corps qui "carbure" à la fois au végétal et à l'animal, mais aussi d'une conscience qui bizarrement s'oppose parfois (souvent) à sa nature... mais en ayant injustement plus de scrupules à l'égard des animaux que des plantes, sous prétexte que leur sensibilité ne passe pas par un système nerveux !

    ** Melodye, je crois qu'il nous faut bien admettre que nous sommes des prédateurs, même si nous voudrions nous voir comme de petits anges ;) Mais quand tu évoques la taille, ma conscience commence à se sentir mal !
    La taille d'un poirier pour augmenter sa production, soit. Celle d'une forêt pour produire du bois de chauffage, ok. Mais les topiaires ? les bonzaïs ? la liane dans mon salon, que j'étête parce qu'elle prend trop de place à mon goût ? Au secours, je suis une brute !!!
    Et en plus c'est vrai, mais il faut bien l'assumer :)

    ** Gwendal, merci pour ce charmant petit texte avec délicieuses victimes de la gourmandise. Mmmm, c'est bon !

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  9. Certaines plantes sont capables démettre des substances d’alertes lorsqu’elles sont stressées… (Un brouteur indélicat ou une sécheresse intempestive…). Des messages sont donc transmis de plante à plante. C’est magique comme idée, mais ne faisons pas d’anthropomorphisme forcené, ce ne sont que des reflexes de contact. Un peu comme la dionée qui se referme sur une mouche. C’est beau, intriguant mais ce n’est que de la mécanique et de la chimie…

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  10. Et oui ! Mais l'influx nerveux que nous traduisons par "douleur", qu'est-ce que c'est d'autre que de l'électricité ?
    Simplement, les plantes et les humains ont des systèmes de perception, de transmission et de réaction complètement différents.

    La souffrance d'une plante n'a pas grand chose à voir avec la nôtre ou celle d'un animal (qui sont les mêmes, sauf que nous avons inventé en plus la souffrance morale !) mais déchirer une seule feuille modifie la production de je ne sais plus quel composé chimique dans toute la plante : elle réagit... à sa façon ;)

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  11. Je crois que la différence principale entre une plante et un animal est que le message transmis par une agression ou une détérioration, est un message de douleur. La douleur augmente la production d’adrénaline et prépare le corps à la fuite. C’est un réflexe comme celui de retirer sa main de la plaque chauffante lorsque celle-ci te brule. La plante, elle, ne peut pas fuir. La douleur n’est donc pas une nécessité. Sur les barreaux supérieurs de l’échelle, l’être humain avec son « énorme » cerveau, conceptualise la douleur. Non contant de l’anticiper au niveau conscient, il la développe également au niveau de son imaginaire… Un animal agressé fuit, ou se bat, selon les circonstances. L’homme, lui, est capable d’inverser ses pulsions et de se battre alors que les circonstances ne s’y prêtent pas. De même il fuit souvent des choses qui ne lui ont rien fait… Cela se passe à un autre niveau du cortex. Quelque part entre le lobe pariétal et le lobe préfrontal…

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  12. Merci pour ses petits rappels, Gwendal :)

    La plante ne peut pas fuir mais elle réagit à sa façon : chimiquement. Parler alors de douleur, de souffrance ou simplement de réaction est un choix de vocabulaire, plus ou moins imagé. Moi j'aime bien les images...

    Chez tous les être vivants, attaque ou stress => réaction

    - les minéraux ne réagissent pas : on casse un caillou, il ne fait rien
    - les plantes réagissent chimiquement
    - les animaux réagissent mécaniquement (influx nerveux et réaction de fuite ou de lutte)
    - l'homme réagit mécaniquement ET mentalement... même en l'absence d'attaque ou de stress réels. Ca doit être ça, "être au sommet de l'évolution" ;)

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  13. J'ai lu tous les commentaires du billet que tu as laissé... Ca me laisse un peu perplexe... L'homme est un prédateur dans la nature, je parle de celui qui habitait jadis les grottes où il se protégeait pour survivre... C'est dans notre nature de devoir se nourrir pour vivre... J'aime bien le rapport qu'avait l'indien d'amérique qui priait et pleurait la proie qu'il avait abattu. Un genre de respect de la vie, de la mort aussi pour la vie des autres... Mais aujourd'hui par nécessité et business, nous avons créé des camps de la mort pour les bêtes... Bienvenue dans le monde de l'homme dénaturé !

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  14. Je ne connaissais pas cette coutume indienne. Elle est belle et paraît si juste !
    Bien sûr que nous sommes des prédateurs, nous avons une place naturelle dans la chaîne alimentaire. Le problème est que nous oublions que ce sont des êtres vivants (animaux ou végétaux) qui nous font vivre. Nous avons peut-être perdu le respect des autres formes de vie en perdant un certain respect pour nous-mêmes... et notre place harmonieuse dans la nature.

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  15. Oui, c'est vrai les carottes hurlent quand on les arrache et le blé gémit sous la meûle. Mais cependant que le végétarien épargne la vie des animaux en limiant sa consommation à ce qui lui est nécessaire pour vivre, le carnivore n'épargne pas les végétaux, égorgé des moutons ou éventrer des volailles ne limite pas le nombre de végétaux sacrifiés pour la survie humaine puisqu'il faut 5 protéines végétale pour produire une protéine animale. Autrement dit, si tout les humains étaient végétariens, il faudrait tuer cinq fois moins de plantes. Voir sur mon blog l'article intitulé "choix alimentaires" http://crayon-de-soleil.boosterblog.com/

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  16. Pas mal, le calcul des protéines ! Du coup ça m'encourage à être végétarienne, puisqu'en mangeant une plante j'en épargnerai 4 autres :)

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