mercredi 29 juillet 2020

Cessez de me sexuer et me raciser tous azimuts !

Je suis ulcérée et triste, indignée et effrayée.
Que devient mon monde ? Que devient ma culture ? Que devient mon espèce ?

Il n'y a presque plus d'êtres humains, l'humanité est en voie d'extinction.
Restent seulement des groupes - j'évite le mot "communauté", qui était si beau, dégradé à présent d'une unité à une secte.

JE NE VEUX PAS, et je dénie à quiconque le droit de le faire, qu'on me réduise dans certains cadres à une seule de mes caractéristiques en réduisant les autres à des détails insignifiants, ou même inexistants.

JE SUIS UN ETRE HUMAIN. Je ne peux et veux pas être réduite, selon l'obsession d'un groupe ou l'autre (se composent-elles encore d'individus, d'ailleurs, ces hordes vitupérantes "unies", ou plutôt aglutinées, par quelques chefs de file avant tout soucieux de leur ego... et de  leur intérêt !), je ne veux et peux pas être réduite à une femme, une blanche, une occidentale, une française, une athée, une démocrate. Pas plus qu'à une rousse, une asthmatique, une personne aux yeux noirs ou une soixantenaire.

Je suis tout ça, et bien d'autres choses. C'est cet ensemble qui fait ce que je suis. Vouloir me réduire à une seule de ces facettes, c'est nier mon existence, me transformer en marionnette schématique illustrant, en tant que "victime" ou préjugée "coupable", un soi-disant "combat" qui, de plus en plus, a tout du lynchage, refusant à l'autre de se défendre, y compris avec des mots ou grâce à la loi.

Les particules décérébrées constituant ces groupes haineux ont-elles d'ailleurs eu un jour, avant d'y être trop engluées, l'intuition que c'était aussi leur propre personnalité, leur propre être humain qu'elles allaient ainsi nier et dissoudre en se réduisant elles-mêmes à leur genre, la couleur de leur peau, leur religion, leurs préférences sexuelles ou toute autre caractéristique qui n'est (ou était, hélas) qu'un des aspects de leur personnalité ?
Et qu'elles traiteraient d'une façon tout aussi déshumanisante ceux qu'elles prétendent (et le plus souvent, au départ, veulent sincèrement) défendre ?
Sans parler de l'apartheid, plus ou moins ouvertement revendiqué, auquel elles se, et les, soumettent en même temps que l' "ennemi" désigné ?

Je ne veux pas être l' "auteure" de ce texte. Ce n'est pas en temps que femme que je l'écris, mais en temps qu'être humain. Voudriez-vous aussi préciser "l'auteure blanche rousse athée aux yeux noirs" ???
(Je n'aurais d'ailleurs pas dû inclure "athée" dans la liste, car effectivement on va aussi trop souvent indiquer que l'auteur d'un texte est juif, musulman, catholique, etc. sans raison pourtant - et en orientant, automatiquement et abusivement, la lecture - si lui-même n'écrit pas spécifiquement en tant que juif, etc.)

Peu importent ici mes opinions sur le féminisme (opposé au sexisme, défendant la sécurité et l'égalité de droits de tous les êtres humains quel que soit leur sexe ou genre), l'anti-racisme (refus du racisme, et non racisme à rebours), la liberté de religion ou de préférences sexuelles, etc.
Elles ne sont pas le sujet de ce texte, je ne me prive pas d'en parler par ailleurs.

Je veux ici seulement exprimer ma révulsion à l'idée que ce que je fais, ce que je dis, ce que j'écris, soit passé au filtre déformant et réducteur (qu'il soit négatif ou soi-disant positif) de mon "appartenance", y compris forcée contre ma volonté, à un groupe donné.

Il est impossible qu'en me voyant on ignore que je suis une femme, par exemple. Et que pour certains, beaucoup trop nombreux, cela m'etiquette "victime" (et par voie de conséquence "hystérique" pour d'autres, la polarisation jouant... ).
Laissez-moi au moins être totalement un être humain à l'écrit !

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