samedi 31 octobre 2009

Pour la première fois, je n'ai pas un frisson de répugnance radicale en fantasmant la lame du couteau sur mon poignet. Le côté boucherie sordide et souffrance, paraît lointain et comme irréel.
Sans doute si je passais à l'acte, à cet acte précisément je veux dire, reculerais-je devant la souffrance.
Probablement cela me ferait-il peur lorsqu'il faudrait se mettre à appuyer assez pour traverser la peau, pour vaincre la résistance de cette chose si molle qu'elle en est difficile à couper. Je viens de peler des cuisses de poulet, j'ai encore pleinement conscience de la flacidité de la peau, sa façon de glisser sous la lame, d'échapper à la déchirure.
J'ai aussi séparé les pilons des cuisses. Ce doit être étrange de ressentir dans sa main droite une sensation voisine de cela, en tenant le couteau qui tranche le poignet, pendant que du côté gauche on ressent... quoi ? La souffrance est-elle intense ? Peut-on s'anesthésier, si comme moi on est trop douillette, en prenant des analgésiques ou peut-être en plongeant un long moment la main, jusqu'au poignet, dans de la glace ??? Ou bien, à cet instant précis, dépasse-t-on la douleur ?

Pendant longtemps pourtant j'ai été plutôt dure à la douleur. Il a fallu ces cinq ans de mal au dos non-stop pour que je devienne si douillette et le reste une fois la douleur devenue épisodique. Comme si ce corps, muscles, nerfs ou cerveau, était prévu pour admettre une certaine quantité de souffrance et saturait lorqu'elle est atteinte, que ce soit en un éclair de torture ou par une longue peine insidieuse.
Y a-t-il une même quantité limite de souffrance mentale ? Un seuil au-delà duquel on ne supporte plus rien, pas même la moindre petite peine ? Sans possibilité, sans espoir que le compteur au moins, peu à peu, même s'il fallait dix ans, redescende vers le zéro et permette de continuer (vers où et pourquoi, c'est un autre problème, qui se suffit bien à lui-même) en encaissant les douleurs quotidiennes ?

9 commentaires:

  1. JE VIENS PAR UN CLIC RETROUVER LES AMIS DE MON AMIE MIREN
    jE FAIS CONFIANCE A SON GOUT
    C PARTI EN MAJUSCULE TANT PIS
    JE NE TROUVE PLUS LES MOTS AM DOULEUR SAJOUTE LA TIENNE

    RépondreSupprimer
  2. La souffrance morale ou physique est peut-être comme une piqûre de guêpe... on en tolère 1, 20, 100 ou même mille, et puis vient la piqûre de trop qui provoque le choc anaphylactique...
    Mais, comme pour tout choc anaphylactique, il existe un antidote, et celui-ci ne ressemble pas à une lame de couteau.
    Biz'ous tendres, tout doux...

    RépondreSupprimer
  3. Merci, visiteuses. Un souci partagé, une souffrance réconfortée, je ne sais pas si c'est l'antidote, mais ça module l'éclairage...
    Un jour de plus...

    RépondreSupprimer
  4. Et si l'éclairage se module, parfois, il nous permet de voir ce petit détail qui jusque là restait invisible à nos yeux, et qui pourtant change tout ;-)
    Un jour après l'autre... et le chemin se poursuit jusqu'à ce virage derrière lequel se transforme le paysage.
    Bisous tendres

    RépondreSupprimer
  5. J'avoue que la plupart du temps je préfèrerais éteindre toute lumière, tant ce que je vois me donne des envies d'apocalypse... et pas seulement individuelle : plutôt le genre grand nettoyage par le vide d'une création ratée et dont les tares se dévoilent avec une accélération exponentielle, dans un strip-tease dément.
    Avec l'éclairage, il me faut aussi trouver les œillères ;-)

    RépondreSupprimer
  6. Plutôt que des oeillères, je dirais que ce qu'il te faut c'est un rayon de soleil, suffisament aveuglant pour que tu ne puisses pas distinguer les choses trop clairement et assez tenace pour venir te réchauffer jusque derrière la lune.

    Des bisettes
    R. et M.

    RépondreSupprimer
  7. Petite annonce sur Meetic : "Cherche Hélios ou Ra pour amour aveugle et torride. Humeur sombre s'abstenir. Lunettes noires disponibles si besoin."

    Mais une bisette de M en plus d'une bisette de R, ça fait déjà deux beaux rayons de plus à mon soleil :)

    Tout compte fait, pour retrouver une humeur un peu plus ensoleillée, rien de tel que de venir roder un peu sur la Lune et se laisser éclairer par les passantes...

    RépondreSupprimer
  8. Comment dirais-je? qu'au moment voulu ton état second ne te fait plus ressentir aucune douleurs physique juste celle morale...mais la lame froide d'un couteau n'arrange rien à toute cette souffrance...

    RépondreSupprimer
  9. Je crois qu'il me faudrait quand même une indifférence à la douleur au préalable (disons-le nettement : un désir de mort plus qu'un désir d'en finir avec la souffrance) pour choisir ce moyen. C'est bien en quoi ce moment de non-répugnance m'a effrayée.

    Ceci dit, bien sûr que si, le suicide résoud le problème de la souffrance, pourquoi le nier ? C'est même la seule solution certaine et définitive d'y échapper - à condition évidemment de ne pas croire en un au-delà. Mais tant qu'il existe d'autres solutions (?), c'est un peu "jeter le bébé avec l'eau du bain" et sa radicalité devient un défaut ;-)

    Reste à trouver les autres solutions... si on cherche vraiment à fuir et non à courtiser la souffrance absolue ! Ca, ce sera à mon psy (le prochain - le bon ???) de m'aider à le savoir...

    RépondreSupprimer

Si vous n'avez pas de compte Google/Blogger et ne souhaitez pas en créer un, choisissez "Nom/URL" comme profil. L'URL n'est pas obligatoire.